Les familles en Suisse. Rapport statistique 2017

En avril, l’office fédéral de la statistique (OFS) a publié un nouveau rapport sur les familles en Suisse.

La présente publication décrit la situation actuelle des familles, ainsi que certains aspects des évolutions récentes, à partir des statistiques produites par l’OFS et fait suite aux derniers rapports publiés en 2004 et 2008.

“Depuis ce dernier rapport, l’offre d’informations sur les familles s’est considérablement élargie à l’OFS. Outre des actualisations concernant la structure des ménages, le travail domestique, familial et professionnel, la situation financière et le budget des familles, la pauvreté et les conditions de vie, la présente publication inclut des informations inédites sur les couples et leur fonctionnement, sur les souhaits d’enfants, sur l’utilisation de l’accueil extrafamilial des enfants, ainsi que sur les opinions concernant divers aspects des rapports de genre et de la vie familiale. Pour la première fois, ce rapport comporte un chapitre consacré aux échanges entre les enfants adultes et leurs parents âgés vivant dans un ménage séparé, un autre présente les opinions concernant la solidarité entre les générations. Un dernier chapitre présente des comparaisons européennes.” (extrait)

Pour lire le rapport, cliquez ici

Cette publication a également fait l’objet d’un article paru dans 24Heures du 26 avril 2017 que nous retranscrivons ci-dessous :

Suisse: la famille reste traditionnelle

SociétéLes modes de vie évoluent très lentement en Suisse, notamment en ce qui concerne les structures familiales. Enquête.

En Suisse, le paysage familial est resté très traditionnel. Les couples qui ont des enfants sont mariés dans trois quarts des cas. Seuls 5,5% vivent dans des familles recomposées, selon des statistiques de la famille présentées mercredi par le Conseil fédéral.

Les modes de vie ont peu évolué en Suisse, constate le sociologue François Höpfinger, dans le rapport du Conseil fédéral en réponse à un postulat de l’ancienne conseillère nationale Lucrezia Meier-Schatz (PDC/SG).

Les chiffres publiés par l’Office fédéral de la statistique (OFS) contredisent la transformation de la société suisse relayée par les médias et lors de débats politiques, remarque le gouvernement. Depuis les années 70, de nouveaux modèles familiaux, comme les familles recomposées ou les familles arc-en-ciel, sont certes apparus, mais ils restent peu répandus.

Les couples homosexuels sont un peu moins de 20’000, dont à peine 3% ont des enfants de moins de 25 ans. En 2013, quelque 6’000 couples homosexuels se sont pacsés.

Familles nombreuses pauvres

Les familles représentent plus de la moitié des ménages. Paradoxalement, les familles nombreuses ont beaucoup plus de risques de vivre pauvrement en Suisse qu’en Allemagne, en Suède ou au Danemark. Les personnes vivant en union libre ne représentent que 7% des ménages avec enfant. Cette forme d’union est cependant plus fréquente (14%) chez les 25-34 ans. Par rapport à d’autres pays européens, la Suisse figure clairement en bas du classement en ce qui concerne la part des naissances hors mariage, constate l’OFS.

La solitude urbaine

La grande évolution se trouve surtout dans l’explosion du nombre de ménages sans enfants. Il a plus que doublé depuis 1970, notamment à cause du nombre de personnes qui vivent seules, qui a triplé durant la même période. Elles représentent à présent 35% des ménages, mais seulement 16% de la population.

Les personnes seules ainsi que les couples sans enfant sont majoritairement urbains, alors que les familles ont tendance à habiter dans les périphéries urbaines ou à la campagne. Autre évolution: le nombre de couples dont un des partenaires n’est pas suisse a presque doublé, passant de 20 à 39%.

Rêves inassouvis

Rares sont les jeunes qui ne souhaitent pas d’enfant. Une majorité rêve même d’en avoir deux, et un quart trois ou plus. Des souhaits qui ne peuvent souvent pas être concrétisés. Les femmes ménopausées ont en effet eu moins d’enfants que voulus, et une sur cinq a dû y renoncer.

Le modèle dans lequel les deux parents travaillent à temps partiel reste bien souvent une chimère. Il devient réalité pour moins d’une famille sur dix. Plus une femme a étudié, plus souvent elle devra sacrifier son désir d’enfant sur l’autel de sa carrière professionnelle. Lorsqu’elles ont un enfant, ces femmes vont plus souvent retourner travailler, mais en règle générale à temps partiel.

Deux tiers des ménages dont les enfants ont moins de 13 ans recourent à un accueil extrafamilial. La progéniture est majoritairement gardée par la famille ou des parents de jour. La garde d’enfants est aussi utilisée par un tiers des familles où madame a renoncé à une activité rémunérée.

Projets en cours

Le Conseil fédéral rappelle que plusieurs lois sont en préparation ou en discussion pour améliorer la situation des familles. Un projet prévoit d’augmenter les déductions fiscales pour les frais de garde, un autre veut encourager l’accueil extrafamilial afin de faciliter la conciliation entre la vie familiale et professionnelle et le dernier vise à supprimer le désavantage fiscal pour les couples mariés. (ats/nxp)