Argent de poche ? La grande question !

Pro Juventute et Crédit Suisse ont lancé une vaste étude pour mieux connaître les pratiques des parents concernant l’argent de poche.
Combien ? A partir de quel âge ? Y a-t-il une contrepartie exigée ? Faut-il parler d’argent de poche ou de salaire jeunesse ?

Pro Juventute répond à vos questions et apporte des conseils sur la gestion de l’argent et de la consommation. Pour plus d’infos, un clic ici !

Etude sur l’argent de poche publiée par Crédit Suisse en collaboration avec Pro Juventute.

Nous reproduisons ci-dessous un article signé par Judith Mayencourt, publié dans 24Heures le 12 juillet 2017.

A 10 ans, un enfant reçoit 14 francs d’argent de poche par mois
Faut-il donner de l’argent de poche à son enfant? Et combien? Une étude de Pro Juventute lève le voile sur ce sujet qui embarrasse bien des parents.

«Trop injuste! Je n’ai que deux francs par semaine, et tous mes copains reçoivent 5 francs!» Cette complainte, tous les parents l’ont déjà entendue un jour ou l’autre, sans trop savoir comment répondre. L’argent de poche est une des questions éducatives les plus sensibles. Pour aider à s’y retrouver, Pro Juventute et Credit Suisse ont lancé une grande étude pour mieux connaître les pratiques.

Les premiers achats dès 7 ans
On y apprend une foule de choses. La première, c’est l’importance de cette pratique, ancrée dans la plupart des familles suisses. Les enfants reçoivent leur premier argent de poche entre 6 et 10 ans. La majeure partie des parents estime qu’ils sont capables d’effectuer de petits achats dès l’âge de 7 ans. A dix ans, les enfants peuvent même disposer librement de l’argent reçu en cadeau. Les Alémaniques se montrent davantage enclins à confier un petit pécule à leur progéniture. Les Romands introduisent l’argent de poche un peu plus tard. Et les Tessinois sont les plus généreux.

Des montants qui restent modestes
Les sommes en jeu restent toutefois modestes. Selon l’étude, un enfant de dix ans reçoit en moyenne 14 francs par mois. Une somme qui monte à 23 francs dès 12 ans. La plupart des enfants peuvent disposer à leur guise de cette somme.
Cependant, la grande majorité ne dépense pas tout son argent de poche pour des achats spontanés. La plupart des enfants en mettent une partie de côté, sans véritable objectif d’épargne en vue. Parmi les motifs d’économie les plus fréquents, l’achat d’un appareil électronique ou d’un deux-roues. Ce n’est qu’à partir de 16 ans que les jeunes reçoivent l’autorisation parentale d’avoir une carte de crédit.

Un apprentissage indispensable
Depuis 7 ans, Pro Juventute fait de l’initiation à l’utilisation de l’argent un des points forts de son engagement éducatif, avec des soirées d’information pour les parents, ou encore de la documentation. L’institution estime que c’est un moyen de lutter contre l’endettement des jeunes. «L’argent de poche est un formidable outil qui permet aux enfants de faire leurs premiers pas dans la gestion de leur argent. Ils réalisent que tous les souhaits ne peuvent pas être immédiatement concrétisés, relève Kathia Wiesendanger, sa directrice. En inculquant à leurs enfants des compétences financières, les parents jouent un vrai rôle de modèle et les influencent. Mais l’école a elle aussi son importance: c’est là que les enfants peuvent comparer avec d’autres enfants la façon dont ils gèrent leur argent.»

Pas une récompense
Si l’argent de poche permet aux enfants de comprendre à quoi sert l’argent tout court, il n’est pas lié à l’accomplissement d’une tâche familiale – débarrasser la table ou ranger sa chambre. De la même manière, il ne sert pas à récompenser les enfants ou à la sanctionner. La plupart des parents estiment que punir un enfant en le privant d’argent de poche ne fonctionne pas: les montants en jeu ne sont pas assez importants pour avoir un quelconque effet dissuasif.

Plus de 14’000 personnes ont répondu au questionnaire. Il s’agit de la plus grande étude jamais réalisée en Suisse sur l’éducation financière et l’argent de poche, relève Credit Suisse. (24 heures)