Fourchouette : Cantine indépendante avec des produits bios et locaux à Vevey

«Ma démarche, c’est: «Qu’est-ce qu’il y a comme produits ici et qu’est-ce qu’on peut faire de bon avec ça?» J’aime l’idée de faire découvrir aux enfants des saveurs qu’ils ne connaissent pas. Et je leur parle des produits, de comment ils sont fabriqués.» Helen Foster, créatrice et tenancière de la Fourchouette.

Article du 24 Heures, 14 novembre 2013 – l’article en pdf

Depuis la rentrée 2013, la Fourchouette propose aux écoliers de Vevey des repas dont les ingrédients sont essentiellement bio, de saison et de proximité «Aujourd’hui, on va faire la fête aux dernières tomates.»

Alors que les frimas de novembre frappent aux carreaux de la vieille bâtisse des scouts, Helen Foster dépose de généreuses cuillerées de pesto de persil sur des moitiés de pommes d’amour de la région, l’ultime cageot acheté à un agriculteur d’Aigle. Sur le gaz, une cocotte de petit épeautre et de lentilles mijote alors qu’André, l’assistant bénévole du jour, coupe les pommes du jardin sur un fond de tarte fait maison. Vous n’êtes pas dans le foyer de grand-maman, mais dans la cuisine de la Fourchouette, can tine indépendante ouverte en août dernier à Vevey.

Derrière les fourneaux et l’initiative: une mère de famille convaincue des bienfaits d’une alimentation saine et responsable. «L’offre des cantines scolaires ne me plaisait pas, explique Helen Foster. On y propose un label «Fourchette verte», mais il manque la notion de provenance, on y mange de la viande tous les jours. Ici, on n’a fait de la viande que deux fois depuis la rentrée!» Avec pour toute formation culinaire neuf années d’expérience maternelle, cette relieuse artisanale a donc constitué sa propre structure. Soutenue par l’association du même nom, la Fourchouette accueille quatre midis par semaine une quinzaine d’enfants de 6 à 12 ans, scolarisés à Vevey.

Dans cette cantine où la vie se calque sur un fonctionnement familial, les exigences sont un peu différentes de celles des structures officielles. En dessous d’une heure et demie de prise en charge, nul besoin de personnel spécialisé. Quant aux normes sanitaires, elles sont identiques à celles imposées à tout établissement public, contrôle du service de l’hygiène à l’appui. La politique de prix se veut progressive: de 7 à 15 franc par repas, en fonction du revenu des parents (ndlr: prix unique de 8 francs dans les autres cantines de la ville).

Pour l’heure, pas de quoi vivre de ce pari, mais l’initiatrice espère progressivement atteindre une vingtaine d’enfants et faire bouillir sa marmite familiale.

Sans y voir de concurrence à l’offre officielle en cantines scolaires, la Commune a accepté de soutenir le projet, en assumant le loyer. «C’est intéressant d’offrir cette prestation qui répond aux besoins de certaines familles», affirme la municipale veveysanne Annick Vuarnoz.

+ www.lafourchouette.ch