Avec « Espace de liberté – Plus d’espace pour les enfants », Pro Juventute lance une campagne nationale de sensibilisation et d’information pour rappeler que les enfants ont besoin d’espaces pour bouger, se défouler, se socialiser. Cette action se veut interactive avec une application à télécharger pour répertorier et évaluer les places de jeux.
Pour plus d’infos : www.projuventute.ch
Le communiqué de presse de Pro Juventute du 21.10.2015 :
Des centaines d’enfants se réunissent sur la Place Fédérale pour demander plus d’espaces de liberté, aux côtés de l’organisation pour les enfants et les jeunes.
La plus grande organisation pour les enfants et les jeunes de Suisse tire la sonnette d’alarme: le territoire helvétique compte de moins en moins d’espaces accueillants pour les enfants. Selon une étude comparative récente menée en Allemagne, plus de 4 enfants sur 10 n’ont déjà plus aucune possibilité de jouer librement et sans surveillance autour de leur lieu d’habitation. Selon des données empiriques, la situation est la même en Suisse. Lorsque les enfants n’ont nulle part où se défouler et se faire leurs propres expériences, cela a de fortes conséquences sur leur développement. Le problème est que l’espace public est aujourd’hui fréquemment interdit aux enfants. Les aires de jeux et les cours de récréation sont fermées, les enfants n’ont pas le droit de jouer seuls dehors à cause des dangers éventuels et leurs besoins ne sont pas pris en compte dans les plans d’urbanisme communaux. Cette situation est particulièrement dramatique pour les enfants issus de familles socialement défavorisées, car ils n’ont généralement pas de jardin où jouer. Pour améliorer l’accès des enfants aux espaces de liberté et pour sensibiliser le grand public à cette problématique, Pro Juventute lance aujourd’hui mercredi sa campagne nationale pour les enfants «Espace de liberté – Plus d’espace pour nous! Les enfants aussi ont le droit de façonner notre monde.» sur la Place Fédérale de Berne, aux côtés de plus de 300 enfants. Dans le cadre de cette campagne, l’organisation lance une application gratuite intitulée «Plus d’espace pour toi!», permettant aux enfants de sortir explorer leur environnement.
Avec sa revendication «Plus d’espace pour nous! Les enfants aussi ont le droit de façonner notre monde.», Pro Juventute lance aujourd’hui sur la Place Fédérale de Berne une campagne nationale de mobilisation et de sensibilisation. Plus de 300 enfants se sont ainsi lancés dans une grande chasse au trésor, qui conduira les en-fants de tous les cantons dans des espaces publics accueillants. «En organisant cette action sur la Place Fédérale, nous voulions envoyer un signal, explique Robert Schmuki, directeur de Pro Juventute. Les enfants apprennent les principales leçons de la vie non pas en classe, mais dehors, dans la cour de récréation et sur le chemin de l’école. Mais pour cela, ils ont besoin d’avoir de la place dans l’espace public.» Avec cette action, Pro Juventute veut souligner l’urgence de ce débat. «Cette situation a des conséquences négatives dont la portée est généralement insoupçonnée. Les espaces de liberté sont absolument fondamentaux pour le développement psychique, physique et social de l’enfant. Un enfant ne peut développer son endurance, son agilité, ses capacités de coordination, de perception et de gestion des conflits, son estime de soi et sa compassion que s’il a la liberté de jouer dehors et de se faire ses propres expériences», ajoute le Dr Sven Goebel, responsable Espace de liberté et participation chez Pro Juventute. C’est précisément cette liberté que Pro Juventute estime menacée. Les raisons sont multiples: une culture de l’interdiction exacerbée à l’encontre des enfants, un besoin de sécurité grandissant et le peu de cas qui est fait des besoins des enfants et des jeunes dans les plans d’urbanisme communaux. Une étude récente menée en Allemagne montre que plus de 4 enfants sur 10 n’ont déjà plus aucune possibilité de jouer librement et sans surveillance autour de leur lieu d’habitation. Selon des données empiriques, la situation est la même en Suisse. Avec sa campagne nationale pour les enfants «Plus d’espace», Pro Juventute souhaite procurer aux enfants un meilleur accès aux espaces publics et sensibiliser la population à cette problématique. Sur la plateforme en ligne www.projuventute.ch/espace, les enfants, les parents, les enseignants et les spécialistes peuvent trouver des informations et du matériel sur ce thème.
Le manque d’espaces de liberté a des conséquences graves sur le développement de l’enfant
On désigne par espaces de liberté des zones publiques et privées, situées à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments et librement accessibles aux enfants. Ces espaces se raréfient pour plusieurs raisons: insularisation urbaine, augmentation du trafic routier, densification de l’habitat, restriction croissante de l’accès aux espaces publics et besoin croissant de sécurité. Avec des conséquences graves pour le développement de l’enfant. Au-jourd’hui en Suisse, près d’un écolier sur cinq est en surpoids . En outre, de nombreux enfants ont des difficultés à attraper une balle, à tenir en équilibre sur un muret ou à grimper à un arbre. 77% des accidents subis par les enfants sont dus à des déficits de motricité . «Si les enfants ont de l’espace pour bouger librement, pour être créatifs et pour vivre leurs propres expériences, ils peuvent franchir des étapes fondamentales de leur développement, construire leur confiance en eux et leur bien-être physique et nouer des contacts importants avec les autres enfants. Un espace qui se raréfie, voire disparaît dans certains quartiers, peut être dévastateur pour leur développement à bien des égards», explique Sven Goebel.
Les espaces de liberté, un droit de l’enfant
Avec la campagne lancée aujourd’hui, Pro Juventute revendique un droit prévu par la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant (CDE, article 31): le droit de se livrer au jeu. Pour cela, il est nécessaire de leur réserver une place suffisante dans l’espace public et de planifier, concevoir et entretenir ces espaces pour qu’ils soient adaptés aux enfants. Ceux-ci doivent avoir la possibilité de participer activement et de contribuer à façonner ces espaces. Depuis de nombreuses années, Pro Juventute s’engage pour donner aux enfants des espaces de liberté qui leur permettent de se faire leurs propres expériences et ainsi favoriser leur développement sain. Si la campagne de mobilisation et de sensibilisation actuelle place les espaces de liberté pour les enfants au centre du débat, la fondation renoue avec une longue tradition qui remonte aux années 1950, avec les aires de jeux Robinson et le conseil pour les aires de jeux en Suisse.
«Plus d’espace pour toi!», une application destinée aux enfants
L’application pour les enfants «Plus d’espace pour toi!» a été développée spécialement pour la campagne par Pro Juventute en collaboration avec le service spécialisé bernois SpielRaum et Matthias Sala, développeur de jeux suisse et président de la Swiss Game Developers Association (SGDA). L’application invite les enfants à sortir explorer leur environnement pour les sensibiliser de manière ludique et interactive à la place qu’ils occupent dans l’espace public. Les enfants peuvent enregistrer des lieux publics sur une carte de la Suisse et leur donner une évaluation positive ou négative selon s’ils les trouvent accueillants ou non. L’application alimente ainsi une carte du territoire sur laquelle les enfants, les parents et les gardes d’enfants peuvent trouver des lieux accueillants. L’application Pro Juventute «Plus d’espace pour toi!» est téléchargeable gratuitement dès aujourd’hui.
1) Blinkert, B. et al. (2015): Raum für Kinderspiel! Berlin.2) Blinkert, B. et al. (2015): Raum für Kinderspiel! Berlin.3) Stamm, H. / M. Lamprecht / D. Wiegand (2014): Promotion Santé Suisse – Monitoring Poids corporel sain. Berne.4) Kambas, A. / P. Antiniou / G. Xanthi / R. Heikenfeld / K. Taxildaris / G. Godolias (2004): Unfallverhütung durch Schulung der Bewegungskoordination bei Kindergartenkindern. Deutsche Zeitschrift für Sportmedizin, 55e année, cahier numéro 2, page 44-47.