Politique de la petite enfance en Suisse : Rapport du Conseil fédéral

Pro Familia Vaud réagit à la publication par le Conseil fédéral d’un rapport portant sur “La politique de la petite enfance – État des lieux et possibilités de développement au niveau fédéral”.

S’il est utile d’avoir défini les principaux concepts utilisés dans ce domaine, de préciser les responsabilités et de dresser un état des lieux des prestations, il aurait été souhaitable qu’une stratégie nationale en matière de la petite enfance soit proposée.

Nous relayons ci-après la prise de position d’Alliance Enfance publiée le 4 février 2021.

Inquiétude d’Alliance Enfance : une politique nationale de la petite enfance n’est pas une priorité

Pour Alliance Enfance, la réponse du Conseil fédéral au postulat « Stratégie visant à renforcer l’encouragement précoce » n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Le rapport publié est une déception. Une fois de plus, l’occasion est manquée de reconnaître à la petite enfance l’importance qu’elle devrait avoir dans la politique fédérale.

Le Conseil fédéral avait laissé entendre qu’il n’avait nullement l’intention de faire bouger les lignes dans le domaine de l’encouragement précoce. Il le confirme dans le rapport qui vient de paraître. On pouvait se douter que celui-ci se limiterait à un état des lieux assorti de quelques définitions et d’une vue d’ensemble des responsabilités. Ces craintes se sont révélées fondées. On cherche en vain dans ce rapport la « Stratégie nationale visant à renforcer l’encouragement précoce » que demande le postulat.

Le Conseil fédéral prié de compléter l’état des lieux par une stratégie
Alliance Enfance recommande au Parlement de travailler à l’élaboration de mesures concrètes ou d’en charger le Conseil fédéral. Il s’agit de montrer quelles étapes concrètes sont nécessaires pour inscrire la petite enfance dans la législation fédérale, améliorer la coordination des offices fédéraux concernés et intensifier la collaboration entre les différents niveaux de l’État au-delà de ce qui est proposé dans le rapport. Le principe de subsidiarité peut être pleinement respecté, car les conférences intercantonales sont également priées de mieux concerter leur action dans le domaine de la petite enfance. Alliance Enfance continuera à s’engager pour une stratégie nationale en vue de l’encouragement précoce et appelle le Parlement à relayer sa demande dans des interventions à ce sujet. Les efforts entrepris à tous les niveaux peuvent être orchestrés par le biais d’un « dialogue national sur la petite enfance ». Celui-ci devrait intégrer, outre la Confédération, les cantons et les communes, des représentants des milieux économiques et scientifiques et des acteurs du terrain.

Une stratégie nationale de l’encouragement est nécessaire
On sait l’importance cruciale des premières années de vie pour le développement de la personne et son parcours de formation, notamment dans le domaine scolaire. Le Conseil fédéral ne manque pas de le reconnaître dans son rapport. Si notre pays souhaite réellement améliorer le bien-être des enfants qui y vivent et offrir à chacun et chacune des chances égales de succès, il doit se doter d’une stratégie nationale pour renforcer l’encouragement précoce. Cette stratégie permettra d’allouer les ressources de manière ciblée afin de générer des retombées positives à plus d’un titre pour l’économie et la société. C’est dans le domaine de la petite enfance que les actions entreprises pour renforcer l’égalité des chances, augmenter les bénéfices de l’éducation et mettre en œuvre des mesures de détection précoces déploient un maximum d’efficacité. Le Conseil fédéral émet certes des propositions intéressantes pour améliorer la situation en matière de données, favoriser l’accès à l’offre destinée à la petite enfance et renforcer la coordination entre les offices fédéraux, mais ce n’est de loin pas suffisant.

Photo d’illustration par Gabe Pierce sur www.unsplash.com